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La plupart des crustacés en période de mue sont de fabuleux aimants à poissons. En premier lieu on pense aux crabes verts qui constituent la réserve inépuisable des bars affamés, entre autres.

Comment les répérer?

Dès les premières chaleurs printanières, on peut apercevoir des carapaces vides dans les mares. Le crabe se débarrasse de sa carapace pour croître. Pour cela, il va s’installer dans une mare bien exposée au soleil puis avaler de l’eau qui va se diluer dans le sang. Le crustacé va alors gonfler et sous la pression, sa coquille se rompt pour lui permettre de s’en extraire, aidé par une couche de mucus préalablement formée. Une fois sorti, le crabe mou attend quelques instants à côté de sa carapace, le temps que le calcaire présent dans l’eau durcisse légèrement sa nouvelle enveloppe, lui permettant de retrouver une faible mobilité pour se réfugier dans des algues ou enrochements voisins. Pour le crabe femelle, le phénomène est identique sauf qu’elle va trouver refuge sous un porteur qui en profite pour la féconder. Pour les dénicher, il faut se balader dans la zone intertidale (zone de balancement des marées), le long des mares quatre heures après la pleine mer, où il y a du sable, des algues vertes, des algues marron et des rochers qui sont les principaux endroits où trouver des crabes. Il faut repérer la carapace abandonnée puis procéder à une recherche très minutieuse dans la mare et fouiller la moindre petite cachette pour dénicher le propriétaire de la coquille. Dans le cas d’une carapace femelle, il faut faire attention lors de la prospection de la mare car elle est certainement sous un porteur enragé qui peut être dans certain cas plus petit que la femelle mais aussi beaucoup plus gros et dans ce cas, il risque de vous faire très mal s’il vous attrape le doigt. Donc, ne pas hésiter à utiliser un gant pour la recherche du crabe mou femelle. Lors de la récolte, il est possible de trouver des crabes francs, c’est à dire des crabes en pré-mutation. Pour les reconnaître, il suffit soit de regarder s’il y a un léger décollement à l’arrière de la carapace ou de casser l’extrémité de la petite patte arrière pour voir s’il y a une patte molle en dessous. Il est intéressant de noter que les crabes francs femelles sont de très bons appâts car elles n’ont pas encore mué donc tiennent très bien à l’hameçon et elles dégagent des effluves pour se faire repérer des mâles et les poissons ne sont pas insensibles à cette odeur. D’autre part, durant la récolte, il faut repérer les mares dans lesquelles il y a souvent des crabes mous car certaines mares ne donnent rien et d’autres sont de véritables usines à mollets. Ceci est dû à une biodiversité très faible qui provoque un déficit alimentaire et un ralentissement des mues.

La récolte

Pour récolter les crabes mous, il faut utiliser deux seaux, afin de mettre dans le premier les crabes francs, et dans le second les crabes mous qui ne seront surtout pas entassés. De l’eau doit être mise dans le premier seau de sorte que les crabes francs soient totalement immergés et dans le second, des algues marron sont déposées pour conserver les crabes mous dans un environnement humide. Ces derniers ne sont pas immergés dans l’eau au risque de redevenir rapidement dur et de perdre leurs qualités olfactives. De retour à la maison, les crabes mous avec les algues marron sont déposés dans le bac à légumes du réfrigérateur tandis que les crabes en pré-mutation sont placés à l’ombre dans la cour pour que l’eau ne chauffe pas trop. Un aérateur peut être ajouté. L’eau et les algues doivent être changées tous les jours ce qui permet de conserver les appâts pendant 5 à 6 jours. D’autre part, les crabes francs n’ayant pas mué pourront quand même être utilisés. Ils doivent être débarrassés avant l’eschage de leur coquille et sont amorcés coupés ou entiers. Ce sont des appâts qui tiennent très bien à l’hameçon et qui peuvent être utilisés lors de lancés appuyés.

Montages

J’utilise trois montages pour pêcher avec des crabes mous. Ils permettent de prendre de l’anguille, du tacaud, du flet, de la morue et bien entendu du bar.

Mon premier montage est un bas de ligne en tresse de 17 /100 sur lequel je vais placer un flotteur coulissant de 15 grammes suivis d’un montage wishbone (2 hameçons en parallèles) en 35/100 avec 2 hameçons style octopus en 1/0. La taille des hameçons est fonction de la taille de l’appât, j’utilise du 1/0 car mes mollets sont souvent de tailles moyennes mais pour des crabes mous plus gros, on peut utiliser des hameçons de 3/0 voir 4/0, le principal étant que la pointe de l’hameçon ressorte bien et que l’appât soit bien maintenu. C’est une pêche qui se pratique depuis les enrochements sur des zones très encombrées. Elle est captivante et mobile. Elle permet de prospecter les moindres recoins. A la touche, le bouchon coule et le ferrage doit être rapide et efficace pour que l’hameçon se pique. Le mollet n’est piqué qu’une seule fois de chaque côté des pattes arrières de façon à rester vivant pendant plusieurs lancés.

Mon second montage, est un bas de ligne en 60/100, sur lequel je mets un swivel tees. Sur ce dernier, j’y attache un traînard de deux mètres en 50/100 qui est un minimum à respecter car à la touche le poisson va se réfugier dans les enrochements. Au bout de ce traînard, je monte 2 hameçons en parallèles (wishbone) type octopus en 3/0 pour une bonne tenue du crabe mou. Un plomb de 80 grammes maximum monté sur un cassant de 40/100, pour ne pas perdre tout le montage quant il se prend dans les cailloux, termine le montage afin de ne pas abîmer l’esche pendant le lancé. C’est une technique que je pratique depuis les enrochements ou les jetées dans des zones relativement peu encombrées. Elle donne de bon résultat mais est plus statique que la pêche au flotteur. Cependant, les touches peuvent être parfois impressionnantes et procurer de grandes émotions, attention à vos cannes ! Le crabe mou ou franc est piqué deux fois. Le premier hameçon rentre par le ventre à gauche de la languette, pour ressortir par le dos et repique le mollet par le dos à quelques millimètres derrière les yeux. Il faut ensuite bien faire ressortir la pointe. L’autre hameçon est piqué de la même façon mais du côté droit de la languette.

Et enfin, pour rechercher le poisson à distance, je vais utiliser un bas de ligne en 60/100 sur lequel je mets un accroche appât et un swivel tees. Sur ce dernier, j’attache un traînard de 1m50 afin que la monture ne soit pas trop encombrante à lancer, en 35/100 à 60/100 selon la présence de rochers. Il se termine par un hameçon simple type Aberdeen 1/0 avec double barbe sur la tige car le mollet ou crabe franc est coupé en deux, puis ligaturé sur l’hameçon avec du fil élastique afin de tenir correctement lors du lancé.

Le plus

Les mollets offrent d’excellents résultats de pêche. Les poissons piqués sont souvent largement maillés. Les crabes mous possèdent des propriétés olfactives importantes. Notamment, les femelles franches qui développent énormément d’odeur de façon à être repérées par les mâles. Mon petit plus, utilisez les mollets légèrement faisandés vous m’en direz des nouvelles !

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