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Au Maroc, on débarque en touriste, puis absorbé par une culture unique, la chaleur et la gentillesse des gens, on se découvre une âme de voyageur. Guidé par notre intuition, nous sommes partis avec Antoine chercher le vrai Maroc sur des spots de la côte atlantique, l’idéal pour vos vacances d’été cannes en main.

 Préparer son quiver
10 Janvier 2008, 11h30. Nous avons nos billets pour embarquer sur le ferry qui va nous emmener au Maroc, terre d’accueil pour les touristes et voyageurs d’horizons lointains. Pour cette destination, mon quiver est composé de deux cannes de surfcasting d’une longueur de quatre mètres cinquante dotées d’une puissance de cent à deux cent grammes, quatre moulinets (deux typés lancer lointain garnis de 35/100 et deux autres plus robustes, destinés à la pêche à l’aplomb des falaises, armés d’un nylon de 60/100). Il est possible d’y rajouter une canne télescopique d’une puissance de cent grammes, pour l’utiliser avec un bouchon afin d’exploiter les petites jetées ou îlots rocheux.

Pour ce qui est de ma boîte à pêche, je l’ai garnie de bobines de nylon en 30 et 50/100, d’hameçons droits aberdeen du numéro 4 au 2/0 et des plombs de cinquante et cent grammes.

Pensez également à prendre des bouchons de vingt grammes avec olivettes adéquates car cette technique est très pratiquée au Maroc, sur les îlots rocheux situés à la sortie des lagunes. Vous vous assurerez une franche partie de rigolade avec les Marocains. Il peut être judicieux d’emporter une épuisette, car la mise au sec d’un joli poisson depuis une falaise peut s’avérer un peu difficile, même si l’on accède facilement au pied. Bon, tout est dit sur le matériel, alors place au trip. Ah oui ! J’allais oublier l’essentiel. Prévoyez du vieux matériel, style moulinets, cannes, hameçons ou du vieux nylon, voir des vêtements et crayons. Cela vous permettra de trouver des appâts, des gambas tout frais ou tout simplement une belle amitié car les autochtones sont très reconnaissants.

 De Tanger à Azemmour
Avec ses 1385 kilomètres de côtes, le nombre de spots de pêche est énorme. Alternance à la fois de plages de sable, de rochers et de lagunes, vous trouverez toujours un petit coin fort bien sympathique pour taquiner quelques poissons. Comme première escale, nous avons choisi de nous arrêter à Azemmour. Petite ville toute blanche située à 17 kilomètres au nord d’El-Jadida et à 80 kilomètres au sud de Casablanca, elle surplombe une rivière au nom poétique de « Mère de printemps ». La kasbah, à l’écart des circuits touristiques, est assez authentique avec ses souks pittoresques, ses beaux encadrements de portes et ses cheminées genre pigeonniers qui rappellent la Grèce. Ses remparts portugais sont bien conservés, et on peut en faire le tour. Côté pêche, vous ne serez pas déçu. La plage d’Azemmour est constituée de rochers, avec de jolies criques de sable. Je n’y suis resté que deux jours, trop peu pour exploiter à fond le spot. En effet pendant ce court séjour, l’océan était très agité et ne m’a pas permis de pêcher ; cependant j’ai discuté avec des pêcheurs qui m’ont certifié qu’ils prenaient régulièrement des bars de belle taille avec des couteaux et des sardines. Les couteaux sont faciles à trouver en parcourant les lagunes à marée basse. Ils se ramassent de la même façon que chez nous, c’est-à-dire soit avec une tige en métal d’un mètre recourbée à une extrémité, soit avec du sel ou une fourche. Dans tous les cas, il faut d’abord repérer sur le sable un petit trou ovale de quelques centimètres de diamètre, puis soit déposer du sel et attendre qu’il remonte, soit creuser avec la fourche ou enfoncer le côté recourbé de la tige en métal dans le trou, et la remonter une fois que vous avez senti le couteau. En ce qui concerne les sardines, il suffit de se rendre au marché et de négocier le prix (environ quinze dirhams). Et pour les couteaux, vous pouvez faire la même chose, si vous ne voulez pas vous embêter car il ne vous en coûtera qu’un dirham l’unité ! D’autre part, en cas de mauvais temps, comme cela a été le cas pour moi, il existe un spot de repli situé à El-Jadida. Il s’agit d’une digue très bien aménagée avec de gros enrochements. J’ai pêché sur cette digue une nuit avec du couteau et de la sardine. Nous avons pris seulement un bar d’un kilo au couteau et un joli poisson raté à la sardine puisqu’il m’a cassé mon 70/100 dans les cailloux. Bref, toujours dans le désir de goûter au vrai Maroc, après une partie de pêche, vous pouvez aller vous détendre dans un des nombreux traditionnels bains marocains d’El-Jadida, le hammam. Cela ne vous coûtera que dix dirhams. Ou tout simplement allez flâner dans la médina un peu baroque, entourée de quatre magnifiques bastions restaurés au dix-neuvième siècle.
 

Oualidia

Deuxième escale : Oualidia. Très célèbre pour ses huîtres, situé à 80 km au sud d’El-Jadida c’est une charmante petite plage constituée d’une grande lagune, protégée par une barre d’îlots et de somptueuses falaises. Cet endroit pour la pêche est génial et dépaysant. Plusieurs options s’offrent à vous. Comme terrain de jeu, vous avez la lagune, idéale avec des enfants, la sortie de ladite lagune ou encore les falaises, avec les locaux qui résident à même le spot dans des grottes. Mais commençons tout d’abord par la lagune. C’est un spot très joli et calme. Il se situe sur la plage, juste derrière la barrière d’îlots qui le sépare de l’océan Atlantique. J’y ai pêché avec « pêcheur Saïd », nous avons pris deux petits bars, deux petites dorades et une petite sole avec des carpelues rouges qu’il est facile de trouver dans les rochers à marée basse à l’aide d’un marteau et d’un burin. Mais il est possible de les troquer contre une bobine de nylon. Eh oui, que des poissons « nobles » comme ils disent. Mais il est rare de trouver dans cette lagune des poissons de plus d’un kilo, car elle est avant tout une zone nourricière. Autre spot très intéressant : la sortie de la lagune, où passent des courants violents (méfiez-vous !). C’est pour cela que j’y ai pêché avec une canne et un flotteur de vingt grammes en compagnie d’Ahmed. Là, les algues vertes récoltées sur les rochers verts situés en haut de la plage servaient d’appât. Nous avons pris essentiellement des saupes de belle taille- la plus grosse avoisinait le kilo-. Et enfin, dernier spot, mon préféré, la falaise et ses fameuses grottes. Qui n’a pas vu le reportage de Thalassa tourné sur les pêcheurs marocains habitant les falaises ? En plus d’avoir visionné ce reportage, je l’ai vécu. L’expérience est magique, je vous la conseille. J’ai pêché avec eux et leur technique est simple. Un plomb, une longue traîne et un hameçon droit 2/0 esché d’un couteau ou d’une sardine. Nous n’avons fait aucun bar, « walou », mais l’ambiance était excellente. Tout a commencé avec un thé marocain et une discussion. Le reste a suivi naturellement. Mais le meilleur moment de cette session de pêche restera le poisson cuit au feu de bois et mangé avec les doigts, accompagné de légumes locaux. Puis j’ai rêvé dans la grotte à d’énormes poissons, emmitouflé dans mon sac de couchage, car les nuits sont plutôt fraîches,. D’après les locaux, au printemps ils prennent bars, dorades et congres de belle taille. Hélas l’océan était très fort durant cette session, et nous n’avons rien fait. Une prochaine fois certainement, « inch Allah » comme ils disent. D’autre part, je vous suggère de prendre du vieux matériel de pêche avec vous, croyez moi vous ferez des heureux en le troquant et ils sauront vous remercier ! Une pure tradition marocaine. Mis à part la pêche, il est possible de découvrir la côte en louant des quads pour environ 200 dirhams l’heure, de déguster quelques huîtres dans les fermes, faire du kite dans la lagune quand le vent le permet, surfer les jolies vagues de la passe de Oualidia ou tout simplement « lézarder » sur sa belle plage.

Essaouira

 Etape suivante, Essaouira et son corset de murs fortifiés, son port de chalutiers, ses envols de mouettes… Comment ne pas évoquer Saint-Malo ? Mais les maisons blanches aux toits plats, les huisseries bleues et les minarets nous rappellent vite que nous sommes loin de la Bretagne. Essaouira est une ville hors du temps, qui envoûte et enserre ses hôtes, vite prisonniers de ses remparts. Prenez lentement le rythme, ne vous pressez surtout pas. Installez-vous à l’une de ses nombreuses terrasses de café ombrées d’arbres à caoutchouc, pour siroter un bon thé marocain et prendre le pouls de la ville. La température y est presque toujours de 25 degrés. Pourquoi pas y venir taquiner le bar, durant les mois d’hiver, relativement difficiles chez nous ? Pour cela Essaouira s’y prête particulièrement bien. En effet, la ville est construite sur une pointe rocheuse. Par conséquent, il existe une multitude de spots pour pêcher. Et comme Essaouira possède un port, il y a également deux digues qui en protégent l’accès sur lesquelles il est évidemment possible de pêcher. Les techniques sont identiques et les appâts utilisés sont les mêmes. C’est-à-dire plomb olive de cinquante grammes, une traîne d’un mètre montée sur un hameçon aberdeen numéro deux, eschée d’un morceau de sardine, poisson fétiche du port. Il se décharge par tonne des chalutiers.
 

De Sidi Kaouki au cap Sim

Puis j’ai repris rapidement la route pour aller faire un petit tour plus au sud, à environ trente kilomètres d’Essaouira. C’est un endroit paradisiaque, loin de toute civilisation, mon spot préféré. Mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Bref, nous y avons installé le campement pendant une semaine pour pêcher et surfer. C’était tout simplement tranquille. A notre arrivée, nous avons été chaleureusement accueillis par les locaux : thé, miel et beurre fondu accompagné de morceaux de pain, un vrai régal. Puis nous avons eu un fantastique tajine de légumes préparé par Fatima et Irina, les femmes d’Abdoula. Il avait le goût du vrai Maroc, nous étions au cœur de la culture et des traditions. Le repas s’est déroulé dans la joie et la bonne humeur comme si nous nous connaissions depuis toujours car les Marocains parlent très bien français et ont énormément d’humour. Il est donc aisé d’entretenir une conversation. De plus, ils sont très curieux, surtout de notre mode de vie et du coût de la vie en France. Puis nous avons abordé la pêche et le surf. Et là, Abdoula est une véritable encyclopédie. Il connaît tous les bons spots, il avait réponse à tout. Sur ses précieux conseils, nous avons décidé de pêcher un peu plus au Nord de Sidi Kaouki avec de la sardine et mes montages habituels, c’est-à-dire une traîne et une empile agrémentées de perles flottantes et autres gadgets. « Walou », rien de rien. Cela dit, ce résultat a bien fait rigoler Abdoula. Ses éclats de rires me remontait le moral et m’ont permis d’attaquer de plus belle une nouvelle session. Le lendemain, je me suis donc installé à proximité d’une langue rocheuse comme il me l’avait suggéré, couverte de longues algues vertes. J’ai utilisé des montages sur lesquels le plomb est coulissant, meilleur quand le poisson est méfiant, et du poulpe. Le ramassage de ces petites bêtes tentaculaires fut un pur moment de plaisir... Malheureusement, les piles de mon appareil ayant rendu l’âme quelques minutes avant la récolte, je ne peux donc vous montrer à quel point c’est folklorique ! Il suffit de regarder dans les mares qui se situent le plus près de la laisse de mer et là, vous apercevez des tentacules qui sortent d’un trou pour attraper de la nourriture. A l’aide d’un gros triple fixé au bout d’un manche en bois, il est possible de les extraire de leur repère. Une fois la récolte faite, vous pouvez soit les débarrasser de leur fine peau qui recouvre la succulente chair et les faire cuire en petits dés dans une poêle avec de l’huile d’argan, soit les utiliser pour pêcher. Ce que j’ai fait et le résultat a été plutôt satisfaisant. Mais c’est certainement le choix du spot qui a été déterminant car je pratique aussi la chasse sous-marine et j’ai souvent remarqué que les poissons se tiennent à un endroit précis pour se maintenir à l’abri du courant ou simplement pour se nourrir. Ainsi les fameuses algues vertes constituent un garde-manger très copieux pour les poissons. Résultat: une dorade, un marbré et une saupe qu’il faut vider très rapidement afin d’éviter toute intoxication provoquée par les algues dont elle se nourrit. Cette partie de pêche a été un pur moment de détente et de plaisir, cela même si les poissons étaient de taille moyenne. Le cadre, la température et l’ambiance furent à leur comble, et c’est le principal pour moi. Le résultat est secondaire. En tout cas, ces quelques heures passées au bord de l’eau nous ont poussés à tenter une petite pêche de nuit. Toujours sur les conseils d’Abdoula, nous avons choisi le spot de l’ancien port situé près du cap Sim car, à pleine mer, il est possible de pêcher depuis une digue. Je décide de pêcher avec mon restant de poulpe et mes montages coulissants. La nuit est calme, la température un peu plus fraîche que la journée -de l’ordre de 20 degrés-. Après avoir passé toutes les étoiles et les satellites en revue, une canne se plie. Je n’y croyais pas ! Je bondis sur la canne et commence à pomper. A l’aide de ma lampe frontale, j’éclaire dans l’eau histoire de voir à quoi j’avais à faire et là, grosse surprise, un magnifique bar d’environ trois kilos. La récompense de tout un périple. C’était énorme ! Le lendemain matin, nous décidons de reprendre la route pour Marrakech afin de rester sur une bonne fin et surtout parce que le programme était encore chargé. Prochaine destination, le Portugal !

En résumé

 Nous quittons le Maroc avec une certaine amertume. Nous en conserverons un très bon souvenir. Néanmoins, évitez tout de même les zones fortement touristiques car les Marocains y perdent le sens des relations humaines. D’autre part, au Maroc tout se troque ! Le problème, c’est la façon dont il est fait. J’ai l’impression que dans les grandes villes, certains habitants manquent de tact et cela risque de vous surprendre. Une petite anecdote là dessus. En débarquant du ferry, j’échange beaucoup de sourires avec les dockers, énormément de « Bienvenue au Maroc ami Français » puis une personne, avec un badge au niveau de la poche de sa chemise, me demande ma feuille de débarquement. Je la lui donne, il me la remplit et me la redonne. Je le remercie et là il me dit « Donne-moi de l’argent ! ! » Une longue discussion se met alors en place. Finalement, je ne lui donnais rien car j’estimais que sa façon d’agir était très impolie. Il ne faut pas confondre bakchich et aumône. Maintenant, à vous de vous faire votre propre opinion. Mais, sortis des sentiers battus, vous trouverez la vraie hospitalité marocaine et son véritable visage, celui que je conserverai de mon voyage….
 

Maroc road book

Y aller: Quand vous passez la frontière au Maroc, on vous donnera un papier à remplir avec toutes les caractéristiques de votre voiture. Soyez sûr d’avoir tous les papiers en règle pour éviter de vous attirer des complications. Si vous partez avec un véhicule qui n’est pas le vôtre, faites signer au propriétaire une décharge vous autorisant à le conduire.

Si vous y allez en avion, vous avez le choix entre les compagnies aériennes, les compagnies low-cost ou les organismes de voyages.

Langue: Dans les zones touristiques, les Marocains parlent quasi aussi bien français qu’arabe. Beaucoup pratiquent aussi l’espagnol, et l’anglais est utilisé de plus en plus par la nouvelle génération.

Monnaie: On paie en dirham, un euro vaut onze dirhams environ. Le paiement par carte bancaire est possible dans les grandes villes, mais beaucoup moins répandu dans les coins reculés du pays. Il existe des bureaux de change à la frontière et dans les villes les plus développées. Marchander fait partie des coutumes, cela permet aussi de communiquer, d'échanger. Au début, ce n'est pas évident, puis on se laisse prendre au jeu, on améliore sa technique de négociation.

Manger: Harira, soupe, couscous de poulet, d’agneau ou de légumes, tajine…. Soyez curieux et vous découvrirez des saveurs inoubliables.

Se reposer:

 El-Jadida, Hôtel royal, 023 34 28 39

Oualidia, l’Hippocampe, 023 36 61 08

Essaouira, Résidence El Medhi, 024 47 59 43

S’informer: Consulat Général de France,2,  place de France, 90000 Tanger.

http://www.consultfrance-tanger.org

 

Lexique:

Bonjour : sbah el kheir

Bonsoir : msa el kheir

Au revoir : bslâma

Oui : ayeh

Non : la

Comment ça va : âch khbârek

Ca va bien : lèbès

S’il vous plaît : afak

Merci : choukrane

Si dieu le veut : inch Allah

N’avoir rien : walou

Mais très souvent, vous entendrez la formule salaam alaikoum, qui signifie « Que la paix soit avec toi », formule de politesse signifiant à la fois le bonjour et la bienvenue.

Vaccin obligatoire:  Aucun.

Décalage horaire: Quand il est 12h à Paris, il est 10h sous le soleil marocain en été.

Se déplacer: La voiture garantit bien sûr plus de liberté. Mais le bus couvre assez bien le pays, même dans les coins reculés.

Hauteur de marnage: Je dirais qu’il y a environ 3 à 4 mètres de marnage.


Quelques trucs...

Pensez à vider vos saupes dès leur sortie de l’eau pour éviter toute intoxication. Ces intoxications surviennent lorsque le poisson pêché n'est pas immédiatement vidé de ses viscères contenant de grandes quantités d'algues. Elles se caractérisent par des vertiges, troubles de la coordination, perturbations de la sensibilité thermique au niveau buccal et pharyngé, cauchemars, puis hallucinations visuelles et auditives, délire et agitation. Depuis, la saupe n'est pratiquement plus consommée sauf en France, en Israël et en Tunisie (ces 3 pays sont les seuls où l'on décrit régulièrement des cas d'ichthyoalleinotoxisme méditerranéen).

Si vous passez à proximité de Marrakech, allez faire un petit tour du côté de la station d’Oukaimeden, vous pouvez skier ou faire du snowboard pendant les mois de janvier et février. Location de matériel sur place et le forfait à la journée est à cinq euros. Et profitez-en également pour flâner dans la ville de Marrakech, elle est somptueuse !

Et pourquoi pas faire un petit tour sur Fès pour leurrer quelque bass !

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